L’urgence d’adapter les logements bouilloires aux canicules

Publié le 4 juillet 2025

Depuis trois ans maintenant, la Fondation pour le Logement des Défavorisés alerte sur le phénomène des logements bouilloires et de la précarité énergétique d’été, une urgence autant sanitaire que sociale et écologique.

Jusqu’à récemment, la notion de précarité énergétique était uniquement associée à l’hiver : souffrir du froid ou se ruiner pour se chauffer, par manque de ressources ou parce qu’on habite dans une passoire thermique.

Les risques liés au fait de vivre dans un logement trop chaud l’été demeuraient un angle mort pour les pouvoirs publics et les professionnels du bâtiment. L’enjeu de la chaleur dans le logement était uniquement abordé à travers la notion de « confort d’été », un terme qui tend à minimiser la gravité du sujet : des logements qui deviennent inhabitables plusieurs semaines dans l’année, des températures qui dépassent largement les seuils de l’OMS, avec des risques majeurs pour la santé de celles et ceux qui les occupent. D’après Santé Publique France, la chaleur a ainsi causé une surmortalité de 3 700 personnes en 2024, année au cours de laquelle 42 % des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement selon le baromètre du Médiateur de l’énergie.

Depuis la parution de sa première étude, la Fondation pour le Logement des Défavorisés salue un début de prise de conscience de la précarité énergétique d’été par les pouvoirs publics. Cependant, parce qu’il est urgent d’aller au-delà de la prise de conscience en se donnant les moyens de rénover les millions de logements bouilloires en France, la Fondation pour le Logement a travaillé avec des parlementaires de tous bords une proposition de loi pour en finir avec les logements bouilloires.

Pour accélérer la protection des populations, la fondation soutient une proposition de loi (PPL) « Zéro logement bouilloire » associant les députés de sept groupes politiques. Le texte, qui sera déposé à l’Assemblée nationale, propose d’intégrer la surchauffe des logements dans la définition de la précarité énergétique, d’interdire les coupures d’électricité tout au long de l’année pour pouvoir utiliser des ventilateurs l’été, d’afficher la note « confort d’été » du DPE sur les annonces immobilières, de définir un calendrier de rénovation des logements bouilloires à la location à partir de 2030, de modifier le système de vote en copropriétés et le fonctionnement des avis des ABF pour faciliter l’installation de protections solaires et d’assurer que les rénovations globales des logements traitent systématiquement le confort d’été. À terme, un seuil d’habitabilité d’été devrait également « être intégré à la décence du logement ». Le texte pourrait être examiné à l’automne.

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